Tous les ans, les agriculteurs doivent faire ce que l’on appelle une « déclaration Pac”. Grâce à celle-ci, ils peuvent percevoir des aides pour leur exploitation. Ces aides sont indispensables à la survie de l’agriculture française. Théa t’explique en quoi elles consistent.

Depuis quelques semaines, tu as sûrement dû entendre le terme “Pac” à la télévision ou dans ton entourage. Attention à ne pas le confondre avec Pâques.

La Pac est le diminutif de “politique agricole commune”. Ce dispositif a été créé en 1957 et mis en place en 1962 à l’échelle de l’Union européenne. L’Union européenne établit un budget pour six ans répartit dans les 27 États membres avec diverses règles.

Grâce à la politique agricole commune (Pac) des aides financières sont attribuées aux agriculteurs installés dans l’un des pays de l’Union européenne selon plusieurs critères et leur filière de production.

Des aides financières

Une première aide est commune à tous les exploitants : l’aide à la surface. C’est-à-dire que selon la taille de leur exploitation les agriculteurs reçoivent de l’argent par hectare exploité. Un bonus est donné pour les 52 premiers hectares de l’exploitation.

Puis, selon si l’agriculteur est éleveur, céréalier ou s’il fait les deux, il aura des aides en fonction du nombre d’animaux qu’il élève, du type de cultures qu’il produit ou encore selon s’il est nouvellement installé ou pas. D’autres aides supplémentaires peuvent être ajoutées s’il est installé en agriculture biologique, s’il pratique la transhumance, si une partie de ses terres est en zone peu productive…

Un but précis

Cet argent reçu par les agriculteurs chaque année a un but précis : maintenir une agriculture de qualité au sein de l’Union européenne.

Ces aides ont plusieurs intérêts pour les exploitants. Elles leur permettent d’investir pour créer de nouveaux ateliers et diversifier la production de l’exploitation afin de produire de la valeur ajoutée ou encore investir dans de nouvelles technologies pour avoir un plus faible impact environnemental.

Mais elles sont aussi avantageuses pour les consommateurs. Ils ne le savent pas toujours mais grâce aux aides de la Pac, le prix de la viande, des céréales ou encore de tous les produits alimentaires est moins élevé que si ces aides n’existaient pas.

Par exemple, pour un kilogramme de viande bovine, le coût de production, c’est-à-dire l’argent dépensé par l’éleveur pour nourrir ses animaux et les élever, change du simple au double selon s’il a des aides ou non. Ce qui permet aux citoyens d’acheter de la viande sans la payer trop cher.

Pour autant, le prix de vente en supermarché et le prix acheté aux éleveurs est aussi différent. Souvent ils ne sont pas rémunérés à hauteur du coût de production de la viande.

Une thématique d’actualité

La Pac est au cœur de l’actualité en ce moment pour deux raisons. Tout d’abord, chaque année, les agriculteurs doivent effectuer ce que l’on appelle une télédéclaration ou déclaration selon s’ils la font sur internet ou en version papier. Ils ont de début avril à la mi-mai pour envoyer leur déclaration à la direction départementale des territoires (DDT, mentionnée en février dans la page sur la préfecture).

Dans cette déclaration, ils doivent donner un maximum d’informations concernant leur exploitation : le nombre d’hectares, le nombre d’animaux, les cultures produites… Une fois cette déclaration envoyée, elle sera vérifiée par les agents de la DDT et elle définira le montant des aides que les agriculteurs percevront l’année suivante.

Une première partie des aides sera versée en octobre puis le reste entre janvier et mai.

La Pac est aussi souvent mentionnée en ce moment car des négociations sont en cours entre les professionnels et le Gouvernement pour l’élaboration des règles françaises du renouvellement de la Pac pour la période 2023-2027.

Comme expliqué plus tôt, le budget de la Pac est établi par l’Union européenne tous les six ans et il en est de même pour les règles d’attribution des aides. Une première base de règles est décidée à l’échelle de l’Europe puis les ministres de l’Agriculture et de l’Alimentation décident de règles plus spécifiques à chacun de leur pays.

Ainsi, d’importantes négociations sont en cours entre les agriculteurs et le ministre de l’Agriculture français, Julien Denormandie, pour qu’ils ne perdent pas certaines aides vitales pour la survie de leur exploitation.

Tu l’auras compris, la Pac c’est un peu complexe à comprendre, même pour les adultes, mais tu as une idée approximative de son fonctionnement.

C’est grâce aux aides Pac que l’on peut manger de la viande, des pâtes ou encore des yaourts sans les payer trop cher !

Théa

C.L.